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Le Musée du Vieil Aix 1985 et 1999

Le Musée du Vieil Aix a le plaisir d'accueillir en ses murs, pour quelques semaines, les œuvres récentes de Vincent Roux.
 

Le peintre provençal bien connu consacre ses dernières toiles à un site familier et particulièrement cher aux Aixois et aux Provençaux, la Montagne Sainte-Victoire et la campagne aixoise.
 

Choix judicieux. Sainte-Victoire, ce mont immuable et pourtant changeant, devenu sans doute le décor le plus célèbre du paysage aixois, continue étrangement d'exercer une fascination permanente.


Qui n'a jamais été séduit par l'allure incomparable de cette chaîne aux pentes douces et aux falaises abruptes, tour à tour encapuchonnée de brume, délicatement teintée de mauve au couchant ou rudement découpée sur le bleu du ciel balayé par le mistral.
 

Auréolée de légendes et de mystères, chargée d'histoire aussi, cette montagne un peu secrète, fut un lieu de recueillement autrefois assidûment fréquenté par les pèlerins, le refuge paisible d'ermites ayant fait vœu de silence et de solitude; si, aujourd'hui, elle a un peu perdu de son mystère, elle reste le site de prédilection des promeneurs, des rêveurs solitaires épris de nature.
 

L'altière montagne a toujours impressionné et attiré les hommes ; elle ne pouvait qu'exalter les artistes : peintres, poètes, écrivains ont subi son charme : si Cézanne la fit universellement connaître, il furent nombreux parmi le peintre à la choisir comme source d'inspiration, n'ayant de cesse d'exprimer sur la toile son étonnante et sauvage beauté.


Vincent Roux, dont on connaît l'attachement à sa Provence natale aborde lui aussi, avec délices, l’éternel modèle. La majestueuse et saisissante beauté du site à l'automne lui dicte des toiles vigoureuses et colorées, mais douces à la fois. Il peint avec justesse les couleurs chaudes et vibrantes de la fin de l' été, la lumière changeante, le ciel lourd chargé d'orage, les matins frileux où la montagne paraît couverte de neige, les terres rouge de Saint-Antonin qui s'embrasent dans le soleil du soir, les mauves tendres de la roche caressée d'une douce lumière. Le sujet est beau. Mais par la magie de son art, le peintre l'embellit encore, ou plus exactement lui confère sa propre lumière, sa sensibilité.


Ne déclare-t-il pas lui-même peindre selon ses fantasmes, ses obsessions, ses rêves et sa vision du beau. Nul doute. Vincent Roux peint ce qu'il aime. Et nous revient à l'esprit un mot que Marcel Pagnol écrivait il y a presque vingt ans à celui qui n'était alors qu'un tout jeune peintre : « Rien ne se fait de beau que par amour. » Un conseil sous forme de maxime ? Vincent Roux en a de toute évidence fait sa devise. Le œuvres qui sont aujourd'hui sous nos yeux en témoignent.

Nicole MARTIN-VIGNES

Conservateur du Musée du Vieil Aix

Extrait du catalogue 1985

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Ceux qui connaissent le Musée du Vieil Aix seront peut-être surpris par l'Exposition des œuvres de Vincent Roux, peintre d'aujourd'hui, le rôle de l'Association des amis du Vieil Aix n'est-il pas de conserver la mémoire du passé de notre Ville ?
 

Cependant, déjà l'année dernière, avec l'Exposition Giono et la Musique, notre Association avait voulu montrer qu'elle désirait non seulement se souvenir du passé, mais encore rester présente dans la vie culturelle d'Aix-en-Provence.
 

Elle a donc, à la demande de Monsieur le Maire d'Aix-en-Provence, le Docteur de Peretti della Rocca, et de son adjoint aux Affaires Culturelles, Monsieur Charles de Peretti, été heureuse d'organiser, à l'Hôtel d'Estienne-de-Saint-Jean, l'exposition des toiles récentes de Vincent Roux.


Elle l'a fait d'autant plus volontiers, que Vincent Roux a fait toutes ses études à Aix, qu'il y a habité de longues années, avant d'aller résider sur la Côte d'Azur, et que le thème choisi : « Impression d'Automne sur la Sainte Victoire » ne pouvait qu'être cher aux Aixois.
 

Ceux-ci apprécieront la solidité du dessin, et plus encore le lyrisme et la recherche de la beauté de la matière, et de la couleur, qui fait irrésistiblement penser à Cézanne, Seyssaud, Ravaisou, Monticelli.
 

D'aucuns trouveront peut-être que la peinture de Vincent Roux ne choque pas assez, mais ils voudront bien se rappeler la phrase de Pagnol : « Vincent Roux travaille pour plaire et non pas pour surprendre .»
 

Jacques AURIENTIS
Président de I'Association du Musée du Vieil Aix

Dans sa découverte de la montagne sainte de son enfance, Vincent Roux manifeste une « rage de l'expression » analogue à celle du poète Francis Ponge qui, s'essayant également à « conquérir ce paysage, ce ciel de Provence (1) », constatait : « .. . il me semble que je ne l'ai pas assez vu, et je me dis qu'il faudrait que j'y retourne, comme un paysagiste revient à son motif à plusieurs reprises... ». Ut pictura poesis : le poète semble parler pour le peintre, et non pas seulement du principe de cette poétique de l'incessant retour sur le motif, mais aussi des voies et des moyens de son renouvellement.

Chez Vincent Roux, tantôt la Sainte-Victoire est une apparition au loin, gonflement bleuté cerné de noir ou de bleu de prusse sur l'horizon pâle, "et tout, là-dessous, les maisons, les oliviers, les arbres, les champs d'émail, tout est comme une braise de couleurs variées...", arrivées en encres de Chine et acrylique sur la papier d'arche ou s'éteignant en embus sur la matité du liège.

Couleurs, mais aussi tension des cyprès érigés, scansion des frondaisons qui s'emboulent, et la course oblique des vignes rythmiques sur les terres violacées d'où sourd toujours le sang ardent des Cimbres.

Tantôt la montagne, proche, occupe tout l'espace plastique du jeu de sa musculature de rocs, de sa structuration en grandes touches d'ombre et de couleur, de son écriture pressée et cadencée, lancée le plus souvent de gauche de droite en un mouvement d'ascension qui semble exhausser la cime et réduire le ciel. Celui-ci se met à I'unisson de la montagne, hachuré de nuages hâtifs où de rares roses répondent aux reflets des parois, où les bleus s'assombrissent à la mesure des failles chtoniennes. "Son ombre à son éclat tient toute estompée", écrit le poète, et "Ce jour vaut nuit, ce jour bleu cendre-là".


De fait la nuit est là. Le lyrisme des ensoleillements chromatiques cède au tragique nocturne. "Quel poulpe reculant dans le fond du ciel de Provence a provoqué ce tragique encrage de la situation ?".

Qu'importe la nature du monstre. Seul compte désormais que la nature se montre tout entière soumise à "l'autorité du miroir noir des peintres".
 

Jean ARROUYE
Professeur d'Histoire de l'Art à l'Université de  Provence

Extrait catalogue  1985

Vincent Roux - Le Musée du Vieil Aix

100 pages

Le Musée du Vieil Aix rend hommage à Vincent Roux

La Provence, 1999

L'Image, l'Ecran et la Sainte

1985

Vincent Roux par Hélène de Turckheim

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Vincent Roux et la Provence

La Provence Libérée, 1999

Vincent Roux au Musée du Vieil-Aix avec Alice Sapritch

Le Méridional, 1985

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